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DE HENRI III. [l589] 399
divertir l'orage qui le menacoit, disant que qui voudroit se mocqueroit de ses foudres. Mais quant à lui, il les avoit toujours craints, et craignoit plus qu'il ne faisoit toutes les forces et canons de la Ligue.
Le a 8 avril, le duc de Mayenne, qui s'étoit avancé jjusques aux fauxbourgs d'Amboise et de Tours, chargea et deffit le comte de Brienne, qui avoit neuf enseignes , dont deux ou trois furent prises.
Le samedy 6 may, par sentence du prevôt de Paris confirmée par la cour, fut brûlée toute vive en Greve une pauvre femme huguenotte qui ne voulut jamais se dédire.
La nuit du lundy 8 de may, le duc de Mayenne enleva le fauxbourg de Saint-Simphorien de Tours à la barbe et vûe de son maître, qui eut telle peur qu'il fut sur le point de quitter la ville et s'en aller ; et ne fut Sa Majesté bien rassurée (-), jusqu'à ce qu'il eût ouy des nouvelles du roy de Navarre, qui étoit parti de Tours pour aller à la guerre, et qui, étant averti du Roy de cette charge, y retourna tout court, jurant son ventre-sainct-gris que s'il y eût été, il en fât allé autrement. Mais c'en étoit fait quand il rentra dans Tours, la crainte du seul nom de ce prince ayant arrêté la plus grande fureur des ennemis, qui sans cela eussent passé outre. Ils mirent le feu dans le fauxbourg , après y avoir commis d'honteux et cruels excès. Le chef de la plupart de ces braves exploits étoit le
(0 Ne fut Sa Majesté bien rassurée : On croit qne Henri rn étoit trahi par un de ses courtisans, qui le vouloit livrer au due de Mayenne ; et peu s'en fallut que la chose ne réussit. Heureusement le roi de Navarre arriva avec quelques troupes, et délivra le Roy du danger où il étoit. Le duc de Mayenne abandonna précipitamment l'entreprise, dès qu'il sut que le roi de Navarre étoit à Tours.
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